vendredi 6 mars 2009

Ch'tallez en quatrou

...comme écriraient mes élèves.

Je suis loin d'être maniaque: même que je n'aime pas ça. Ça fait du bruit, ça pue et on est laids, dans un habit de motoneige.

Toutefois, hier, perdue au milieu de cette semaine de relâche ennuyeuse, j'avais le sentiment qu'une sortie hivernale ne pourrait que me faire le plus grand bien. Et bien je n'avais pas raison! Pas du tout, même! En fait, ce fût bouleversant et le bien tardera à se faire sentir. Une cloche a sonnée et je n'aurai d'autre choix que de faire des choix, justement. Bouger. Me grouiller le cul.

C'est donc une fois mon homme m'ayant gentiment fait à souper que nous décidons d'aller profiter des fameux quatre roues des beaux parents afin d'aller troubler le sommeil et la nuit des chevreuils et des écureuils.

On arrive. Je descend dans un sous-sol de maison: un vrai. Un sous-sol rempli de choses de papa et de vidéocassettes des enfants qui ont grandi. Le décor, surchargé et l'odeur du poêle m'étourdissent. Le sommeil commence déjà à me rattraper: l'heure de dodo normale de l'enseignante va bientôt sonner. Comme un coup de grâce, on me met un casque et je n'entends plus rien. Le monde extérieur et sa froide température nocturne de mars n'arrivent même pas à m'atteindre lorsque, ballotant d'une marche à l'autre, j'atteignis la cour...et les bolides.

Et ça y est. Je suis entrée en transe. Les grandes questions, où je m'en vais? Qu'est-ce que je fais ici? Filant à toute allure dans les sentiers sombres de la forêt, ça m'est revenu. Pourquoi les choses se compliquent toujours?

Je le sais! J'ai fini mon bac. J'aime ma job. Je suis déménagé, mais c'est terminé. Je n'ai plus de projet. Ça me gruge, ça me tue! Dans ces temps-là, c'est comme si je manquais de drive pour continuer à faire mes trucs habituels. J'aurais envie de me suspendre à tout le monde afin qu'on m'occupe et qu'on me fasse oublier que présentement, je n'ai aucun but personnel. C'est triste, ça!


Mais la route était terminée. Je suis au milieu d'un village et on entre dans un bar où ça semble très normal de commander une bière (une grosse), habillés en kit de quatre-roues. Au milieu de ce décor vert forêt, la serveuse à l'air d'un bonbon rose toasté. Il y a un nain qui nous salue tout en sautant pour atteindre la boule rouge sur la table de billard. En même temps, Martin essaie de m'expliquer qu'ici, la glace de l'aréna est de la vraie, pas de la fausse. De la vraie? Je n'y comprends rien. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais rêvé de ce moment.

Puis, on est revenu. Ma quête continuait pendant le chemin du retour. Mes rêves étaient parfois troublés par mon homme qui me faisait peur en dérapant un peu trop à mon goût.

Maudit quatre roues de marde. La je suis pognée pour me trouver un projet.

lundi 23 février 2009

J'irai travailler en raquette s'il le faut.

Je déteste l'hiver. Toute la nuit dernière, je serais prête à parier que la charrue ne faisait que faire le tour de mon appartement. Chaque fois que j'étais sur le bord de me rendormir, la belle bombe d'acier lâchait sa pelle sur le sol, question d'être bien certaine que je l'avais entendu...et que mon anxiété d'avoir une rue bien déneigée au matin venu, soit dissipée. Ce soir, je suis morte de ne pas avoir assez dormi. Je vais me coucher en espérant de tout coeur qu'il ne neige pas ou que, dans le cas contraire, la ville est dépassé son budget de déneigement.

vendredi 5 décembre 2008

J'ai un déficit d'attention

Hier commençait la frénésie de Noël avec le party de bureau.

O my god. En une seule phrase, on peut comprendre dans quel élan de passion et d'envie de ne pas travailler que me procure cette journée pédagogique que j'ai décidé de recommencer l'écriture de ce blog. Plus que la caféïne en elle-mêne, le goût de café impreigné dans mes gencives est la seule chose qui semble me tenir réveillée.

Et bon. Avec les enfants, c'est Noël depuis déjà un bout. Jamais je ne croyais, un jour, connaître un vaste répertoire de chansons de Noël par coeur en Anglais. Parce que oui, je suis encore prof d'anglais. Peut-être même que j'en ferai une carrière...ça l'air de bien aller.

C'est ma première expérience aussi longue de vrai prof. Un début d'année, l'Halloween, les bulletins. C'est là que tu te rends compte que ta personnalité te rattrape, un jour où l'autre.Depuis la fin de mon bac, je suis apréciée par mes collègues et par les directions qui ont a m'évaluer. Ma façon d'enseigner est certe différente, mais j'arrive, même en Anglais, à intéresser les élèves. Ça me surprend toujours de recevoir de bons commentaires, car je n'ai pas l'impression de faire grand chose: j'improvise beaucoup et je dirais que mon enseignement est un peu décousu: tout comme moi. Là où je veux en venir, c'est que j'ai toujours été dans une bulle. Je vis dans ma tête et pour moi, le monde extérieur n'est qu'un vaste espace où je peux me répendre, m'étendre ....et me perdre.

Dans l'enseignement, dans la routine de tous les jours à l'école, ce n'est pas si pire. Là où ça se complique, c'est dans la partie "administrative" de l'emploi. Demandez moi, par exemple, de rentrer des notes pour plus de 300 élèves. Le faire est une chose, mais le faire sans erreur en est une autre. Imprimer les bulletins d'une école au complet deux fois parce que MissK était dans le lune, c'est plate. Mais le refaire une 3e parce qu'elle l'a été deux fois, ça commence à être pathétique.

Et j'oublis des trucs dans chacune des classes, je perds mes clés 100 fois par jour et j'oublis frequemment de mettre une tasse dans la machine à café avant de peser sur le bouton "Faire couler le café". Rien de dramatique, aucun mort.

Au début, j'en étais gênée. Maintenant, l'orgueil n'existe plus et je m'en vais de ce pas faire un message à l'intercom pour savoir si quelqu'un n'aurait pas trouvé mes clés.

mardi 16 septembre 2008

Trouble

Il est déjà trop tard. Je devrais dormir depuis longtemps. Demain, tel une truie que l'on tire de son sommeil avec un coup de fourche dans la face, je grognerai jusqu'à ce que le café fasse effet. Celui-là même qui, présentement, me donne des palpitations cardiaques. Le même qui, probablement, est responsable du fait que j'ai présentement la toune "Who let the dogs out?" dans la tête. Je chante et ça vient du coeur. Mon cerveau me criant, par dessus les paroles, qu'il serait temps de dormir plutôt que d'essayer de trouver la composition rythmique de ce beat.

Dans l'immédiat, il n'y a pas de solution à mon problème. La simplicité de cette réflexion devrait me calmer ou m'énerver? Dois-je profiter de mon insomnie ou la combattre?

mercredi 10 septembre 2008

Nouvelles

L'envie d'écrire me prend toujours quand je me sens déstabilisée, quand je tremble de l'intérieur et que les lendemains me font peur. Voilà maintenant 2 semaines que j'ai envie de crier ici mon angoisse...mais le temps me manquait.

Étant nouvelle sur la liste des enseignants de ma commission scolaire, rien de m'a été offert à la mi-août. Ça ne me dérangeait pas trop, mais comme j'avais prévu habiter chez mes parents pour économiser quelques dollars, la co-habitation avec papa et maman semblait tout à coup une perte de temps.

J'étais donc sur le site d'Emploi-Québec lorsque le téléphone sonna: On me proposait un contrat...en anglais.

Oui, non, oui, non.....AHHHHH! Je ne voulais rien répondre.

C'est donc les deux yeux fermés que j'ai accepté. Depuis le 27 août, je suis donc l'heureuse enseignante d'anglais langue seconde à des enfants allant de la 1ère à la 6e année du primaire. Une tâche à 100%. Une chose que je n'aurais pas pu imaginer pour cette année, en français.

Mon contrat se termine le 24 janvier et je dois avouer que j'ai déjà hâte! Planifier 13 groupes et, en même temps, survoler le matériel et comprendre le programme....c'est du sport!

Prochaine fois que je trouve que ma vie manque de défi, je vais fermer ma gueule.

mercredi 30 juillet 2008

C'est les vacances.

Et je n'écris plus. Pourtant, je pourrais prendre le temps.

Présentement, j'ai du temps. Je fais ce que je veux. Ce qui ne signifie pas que je ne fais rien, au contraire. Mais, néanmoins, je n'ai aucune obligation. Ce que je vis présentement est nouveau pour moi. Le dernier été où je n'ai eu ni boulot, ni école, ni travaux à terminer...en fait, je ne m'en souviens pas.

Mon temps est très bien comblé. Hier matin je me suis fait croire que j'étais au tour de France et j'ai pédalé comme jamais sur mon vélo, question de battre mon record de vitesse moyenne sur un trajet que je fais souvent. Puis, tantôt allongée dans la piscine, tantôt bien adossée à la montagne d'oreillers qui recouvrent mon lit, j'ai dévoré un roman en une couple d'heures. C'était de ça que j'avais envie. C'est tout.

Aujourd'hui j'ai aidé mes parents avec le terrassement autour de la nouvelle piscine. J'ai fait travailler mes muscles, j'ai sué. Mais je le faisais parce que, vraiment, j'avais envie d'aider.

Présentement je n'ai pas envie d'aller dormir. Alors, je n'y vais pas.

Le seul inconvénient, avec les vacances, c'est qu'elles me donnent le temps de penser. Quand je suis prise dans ma routine, je pense à mille affaires qui semblent vraiment importantes. Mais c'est maintenant que je ralentis que la réalité me pète en plein visage. Je pense trop? Je cherche trop?

jeudi 26 juin 2008

Noël du campeur...et des profs.

Je viens de vivre une semaine digne du temps des fêtes. Un party de la commission scolaire suivit de deux partys d'école (comme j'ai travaillé dans deux écoles, j'étais de la partie dans les deux!).

C'est lors de cette semaine que j'ai réalisé la particularité de cet emploi. Effectivement, rares sont les jobs où tout le monde tombe en vacances en même temps pour une aussi longue période. Résultat: Ça donne un genre de 2e party de Noël, mais X 40 000.

X40 000 pas parce que les vacances sont plus longues. X40 000 parce que c'est fini.

Sérieusement, j'ai assisté à un spectacle qui en valait la peine.

On m'aurait demandé de miser sur les enseignants qui fêtaient le plus et je me serais trompée. Mais vraiment!

J'ai vu des profs giguer en bottes de pluie, trinquer haut et fort en hurlant du Nirvana et j'ai même eu droit à des "Ch'taime ben toé, Criss que tu fais une bonne job"...de personnes à qui je n'ai jamais parlé.

Quand tous ces gens ont commencé à partir, les tournées de "Bonnes vacances" se faisaient entendre de toutes parts, telles des "Bonne année" ....je te souhaite une belle classe l'an prochain, tu le mérites, on va se revoir, j'espère travailler avec toi, tu vas voir la vie réserve de belles choses, t'es ben bonne, travailles-tu cet été?, un poste pour l'an prochain? AHHHHHH!

C'était à rendre dingue.

Mais, tout de même, j'ai adoré. Adorer travailler dans cette dernière école, surtout. Première expérience, pour moi, d'une équipe qui se tient, qui s'en va dans le même sens et se parle. C'était aussi ma première expérience toute seule, sans coach et sans supervision. Ma classe était difficile: j'ai toujours su que j'étais capable, mais à un moment, je me suis sérieusement demandé si j'arriverais à avoir du plaisir avec eux. Finalement, je les ai adorés et je me suis beaucoup reconnue en eux, lorsque j'avais leur âge.

Vraiment, c'est une première année scolaire pour moi qui se termine, mais ce n'est assurément pas la dernière!