mardi 25 mars 2008

Encore 3 semaines.

Malgré tout ce que je vais probablement dire dans les prochaines lignes, je tiens à préciser que je souris encore.

Mais, présentement, j'avoue que je commence à être tannée de mon stage. Je ne suis pas écoeurée de ma classe, ni des enfants. Juste à bout que ce soit "un stage". J'en ai ma claque de devoir toujours garder un oeil sur la façon de procéder de mon enseignante associée (qui soit dit en passant, est une perle) et de constamment avoir quelqu'un qui me surveille. Pourtant, tout va bien. C'est juste que la, le petit oisillon que je suis est vraiment plus que prête à sortir du nid et à se petter la gueule en solo. Voilà, c'est dit.

Je me sens comme un enfant qui n'a plus envie de jouer avec sa maison de légo qu'il a prit des jours à construire: maintenant que tout es à mon goût et en place, je prend conscience de la frime de toute cette mise en scène: ce n'est pas ma classe. Je joue à faire semblant. Je joue à l'école. Mais là je suis tannée. Je veux changer de jeu.

Ce blues est-il du à ma fatigue? À l'hiver qui n'en fini plus? À mes amis que je mêts de côté? Difficile à dire...

Quoiqu'il en soit, depuis quelques mois, je suis bien toute seule. Je m'enferme volontairement chez moi et je profite de ce qu'on appel "la sainte paix". Un passage obligé, sans doute, vers une Kim meilleure, on l'espère. Simplement, toutefois, ces jours-ci, je sens l'envie remonter en moi de revenir dans le monde des gens ayant une vie sociale. Un seul obstacle à mon désir: Je n'ai pas le temps!

C'est un cycle infernal, toute cette histoire. J'aurais envie de voir du monde, mais je n'ai pas le temps, alors j'ai hâte à la fin de mon stage, mon stage m'empêchant de voir du monde à cause d'un manque de temps.

Un jour...je m'achèterai des bottes d'eau et le printemps sera arrivé.

mardi 18 mars 2008

Je suis en feu.

Kim vient à peine de s'assoir, complètement à chaud après avoir perdue les pétales devant son groupe qui ne fait pas encore la différence entre un déterminant et un pronom après 2 mois à ne parler que de ça. On vient de répéter les règles et les trucs environ 600 fois. Premier mousse qui vient me voir:
"Kim, elle est où la carte des prénoms?", dit l'enfant asthmatique-perdue-qui-louche-au-ritalin.
"La carte des prénoms? Tu veux dire la liste d'élèves de la classe?", de répondre la gentille Kimette.
"Non. Tu sais Kim. La pancarte des prénoms là! Je m'en souviens pu de ce que c'est un prénom", de me redire l'enfant asthmatique-qui-louche-pis-asti-qu'il-est-laid.
Kim, exaspérée, qui vient de faire un speach de 30 minutes sur les PRONOMS se dit que non, ce n'est pas possible que lui, après mon petage de coche, ne soit même pas capable de prononcer le mot PRONOM. Batard. À 9 ans.
"Tu veux dire la liste des pronoms?", lui répondis-je, calmement.
"Ah oui? T'es sur que c'est pronoms?", de réponde l'enfant laid.
À ce moment, la fumée me monte à la tête. Je deviens rouge. Ça y est, je ne peux plus parler.
"vvVA T'ASSOIR À TA PLACE", répondi Kim qui perdait à peine le contrôle.
"Non mais Kim c'est parce que je ne me ...", essaya de continuer le strabique.
"VA T'ASSOIR", hurla Kim avec ses yeux de feu.

Un fois assis, c'était le silence. Aucun enfant n'osait venir me parler. Et moi je n'avais d'envies que d'hurler ma colère. ARRRRRG! Tel un presto qui siffle tranquillement sa pression, je restais assise, regardant patiemment les enfants travailler et me concentrant pour ne pas laisser sortir de son de vapeur d'impatience incontrolée.

Tempête dans l'air.

Je ne voix plus une boîte qui contient un tube de dentifrice. Je voix un prisme à base rectangulaire. Et si on la démontait? Et si on la reproduisait sur une feuille pointée à échelle réduite?

Un croissant. Je ne peux plus juste le manger et engraisser. Je le regarde. Je l'examine. Maudine. Est-ce qu'un croissant fait partie du groupe des produits céréaliers? Je vais sur Internet. Le croissant attend pour se faire manger. Je cherche. Je trouve le guide alimentaire. Réponse: non, trop de gras. Merde, et moi qui ait dit à miss-patinage-artistique que oui, un croissant ça faisait partie des produits céréaliers. Je ne dormirai pas de la nuit.

Un des souvenirs les plus douloureux entre ma mère et moi est sans aucun doute les innombrables soirées qu'elle et moi avons passé à essayer de me faire mémorer les tables de multiplications. Je ne comprenais pas son désespoir. Je le vis maintenant, multiplié par 24.

Le cd OK Computer de RadioHead est tout simplement génial pour calmer une classe agitée.

Une enseignante qui vient m'emprunter une brocheuse au moment les lumières sont éteintes et que l'on dessine autour d'un bol de fruits des croquis au fusain...en écoutant du radiohead...c'est plus weird.

Présentement je suis dans une phase de patience à zéro. J'ai expliqué aux enfants que si ma patience était un élastique, il serait étiré à un tel point que le simple fait de souffler dessus le ferait briser. La pancarte "Pense à l'élastique" qui est dans la porte depuis 2 jours ne sucite aucun commentaire de la part des autres enseignants, mais plusieurs regards semblent néanmoins dire: "Kim, tu sais que je suis là si t'as envie de parler".

Demain j'apporte du Harmonium et de l'encen. Soit zen, Kim.

jeudi 13 mars 2008

Chance ou malchance

Jamais je n'ai eu de crevaison de ma vie avant le mois de janvier.
Depuis, j'en ai eu 3. 
Mais, fort heureusement, depuis le début de mon stage, mon intelligence émotionnelle s'améliore énormément. En d'autres mots, je panique moins. Je suis zen. Je souris aussi. 
Alors, ce midi, en voyant mon pneu tout plat, je suis restée positive. Au lieu de pleurer en hurlant que ma vie était finie, je ne faisais que me dire que j'étais vraiment chanceuse que ce ne soit pas arrivé alors que j'étais sur le métropolitain, quelques kilomètres plus tôt. J'ai appelé le CAA qui est arrivé 20 minutes plus tard. 
Mais là...déjà que je trouve que c'est de la pure malchance que d'avoir eu 3 crevaisons en deux mois, c'était quoi les chances que, en arrivant chez moi, j'entende un bruit provenant de mon pneu de secours...et que je me rende à l'évidence que, perforé par un morceau de vitre, il soit en train de dégonfler à la vitesse de la lumière?
Faut que je voix ça du bon côté...ça aurait pu arriver alors que je roulais sur une route achalandée de l'Inde.
Non, mais là, on fait quoi lorsqu'on a une crevaison dans le pneu de secours?!

mardi 11 mars 2008

Ma paye

1- Mon supervieur de stage qui, hier, m'observe en classe et me dit que "Kim, c'est quasiement plate de te superviser tellement t'es à l'aise et que ça va bien", c'était ma paye de la journée.

2- Ma petite tanante-qui-ressemble-à-Pamela-Aderson qui me dit, avant de partir à la maison aujourd'hui "Kim, c'est déjà fini? Je pensais que c'était encore le matin!", ça c'était ma paye aujourd'hui.

3- Demain, je ne sais pas si ça va aller bien. Je vais passer la journée dans une classe de 1ère année. Chose certaine, par contre, je vais avoir une paye, une vraie!

J'aurais bien aimé rester dans ma classe...mais j'avoue que de remplir la colonne "dépôts" dans mon compte, ça ne fera pas de tord. YOHOOO!

dimanche 9 mars 2008

Ça y est.

Je vais parler de la neige. Parce qu'on s'entends-tu qu'il y a en en SIMONAK!

Même si je chiale souvent contre mon petit patelin, j'ai toujours avoué qu'avec une voiture, l'hiver, la vie y est un peu plus facile qu'en ville (la solution n'est toutefois pas mon patelin, mais simplement ne pas avoir d'auto en ville).

Normalement, lorsqu'il neige, on prend cette dites marde blanche et on la lance d'un coup de pelle sur le terrain. Et notez bien, ici, que je ne vis pas sur un terrain de campagne de plusieurs acres. Non non! Un terrain de banlieu banal. Mais quand même: normalement, on peut toujours ajouter de la neige sur le dessus.

Mais aujourd'hui...non.

"Houston, on a un problème"

Il n'y a plus de place.

Pour vous donner une idée, pour entrer chez moi, il y a un step de 4-5 marches. Le sous-sol est quand même assez haut. Et pourtant, aujourd'hui, je ne serais aucunement gênée de danser nu dans la bay-window (une fenêtre en saillie, de me crier ma mère) du salon, même entourée de spots. Personne, et je dis bien personne ne me verrait! (Mis à part mon père qui, probablement, serait troublé par le spectacle, vu de derrière).

Le devant de la maison est sous la neige. Le banc de neige est plus haut que la maison!

J'ai osé prendre ma voiture tantôt. Le chemin pour me rendre jusqu'au gym ressemblait à un Kuujjuaq touristique. Des bancs de neige énormes et plein de gens aux lunettes soleil prenant des photos des bancs de neige (?) . Fallait que ça arrive. Je commençais à avoir peur de pas pouvoir dire à mes petits enfants: "Dans mon temps, les bancs de neige étaient plus haut que les maisons et on creusait des tunnels pour retrouver nos chars. Ça finissait de fondre en juin et on partait pas la piscine avant la confédération".

samedi 8 mars 2008

Ça me rappel..

Dans mon itunes, j'ai plusieurs albums, de plusieurs artistes. Mais j'ai aussi quelques chansons disparates, downloader ici et là...par simple souvenirs. La plupart sont des mélodies que je ne me lasserai jamais d'entendre, même si au départ, je ne les aimais pas nécessairement. Ces chansons me rappelle des événements, des personnes. Mêmes après plusieurs années, le simple fait d'entendre le refrain de certains airs me replonge exactement dans le même état d'esprit que j'étais au moment où j'en ai été frappés. Par exemple:

- Kiss me, Sixpence None the richer: J'ai 15 ans. Je suis grosse, laide et complètement maniaque du film "She's all that". J'apprends et je chante sans cesse cette chanson en m'accompagnant à la guitare, certaines que personne ne m'aimera jamais.

- Arms of an Angel, Sara McLachlan: Une fois j'ai accompagné un ami à un spectacle de chant d'une amie commune. Une fille dans le spectacle a commencé à chanter cette chanson. Un peu trop intense pour moi, je regardais partout autour, cherchant à me désennuyer. Quelle ne fut pas ma surprise de voir mon cavalier (précisons, ici, que le gars est un lutteur aux allures pas très douce) qui pleurait à chaudes larmes en entendant cette chanson.

- Under the bridge, Red Hot Chili Pepper: Mon premier week-end à Montréal. J'avais 18 ans et j'étais avec celui, qui je pensais, était le gars le plus génial du monde. Quand j'entends le début de cette chanson, je me revois, un peu saoul, sur une piste de danse, ivre de bonheur d'être avec lui.

- Je voudrais que tu te rappelles, Louise Attaque: Je suis dans le fond d'un bois des Laurentides, dans le refuge des moniteurs du camp ou je travailles. Ça fait des jours que je ne dors presque pas et je sais que je travaille encore le lendemain. Mais je m'en fou. Je suis écrasée dans un vieux fauteuil pourri, je m'ouvre un O'keeffe tablette et je lance le bouchon dans la "poche" formée par une voile de planche a voile accrochée au plafond en chantant cette chanson avec les autres qui m'entourent. C'est probablement le plus bel été de ma vie.

- Superman, Five for fighthing: Une fille du camp où je travaillais écoutait toujours cette chanson. Tellement qu'à la fin de l'été, je ne pouvais plus l'entendre. Maintenant elle me fait sourire.

- Closer, NIN: Moi qui tape sur le bord du comptoir d'un bar miteux de Sorel pour attirer l'attention du DJ aveugle. Je lui demandais toujours cette chanson: ensuite mes amies et moi allions danser sur le bord de la fenêtre et gagner de l'alcool (ou se faire donner un toutou par un vieux saulons joueur-compulsif à la machine à toutous).

- Hollywood, Madonna: Je suis dans un magasin, à Londres, avec mes amies M-P et E. J'hésite devant un bracelet vraiment cher, mais tellement beau. Je ne l'achèterai finalement pas et j'ai bien fait.

- Your ex-lovers is dead, The Stars: Je me revois attendant au métro Mont-Royal, en 2005. J'étais en retard et j'étais certaine que j'allais manquer mon autobus pour aller à Sorel, aux funérailles de mon parrain. C'était la première fois que je perdais quelqu'un d'aussi important et près de moi. Tout était au ralentit ce jour-là.

- Si au moins j'étais deux, Maco: Un moment de ma vie où j'étais amoureuse.. J'arrivais devant chez lui et il me regardait dans la fenêtre. C'était l'été et je me souviens que j'avais l'impression que les examens ne finiraient jamais.

- The world at large, Modest Mouse: C'est la première chanson sur le cd de Modest Mouse. C'était donc la première qui partait quand j'ouvrais le café étudiant de l'université lors de ma première année de bac. Dès que je l'entends, je me vois mettre des muffins dans l'armoire de plastique et me rendre compte que j'ai oublié de mettre un filtre dans la machine à café.

- Uspide Down, Jack Johnson: Je viens de déménager avec une amie et on danse dans le salon, en fumant un joint et en mangeant exagérément de la sauce à spaghat dans une tasse.

- Le cours des jours, Dumas: Ça me rappel une fois où j'ai attendu un bus pendant une éternité, lors d'une panne de métro. Il neigeait, il ventait...bref c'était un temps de cul et j'ai fini par prendre un taxi pour retourner a mon appart.

- Don't let me down, The Beatles: Une amie et moi, dans mon défunt Civic brun. On gueule, à travers les paroles de cette chanson, tout notre "mal de vivre" de l'époque. Quelque part, sur l'autoroute 30, en retournant à Sorel.

- Amerika, Rammstein: Mon ex qui conduit et moi qui chiale contre cette chanson qui joue à repeat.

- Tout l'album: La vallée des réputations de Jean Leloup: Je suis assise sur une laveuse, pendant mon séjour en Angleterre. Je n'entends plus de français depuis 2 mois et je me demande vraiment pourquoi je n'ai pas apporté plus de cd francophones.

- Walk on the wild side, Lou Reed: Je suis dans mon auto, je chante toute seul et le gars qui me dépasse rit de moi.

- Mr.Vain: Mon été à travailler à la ville avec une gang de de gars toujours prêt à s'appeler d'un camion à un autre pour préciser qu'à tel ou tel poste de radio, Mr.Vain jouait. Je suis assise sur la banquette arrière d'un pick-up, je suis sale, il fait chaud et ça pue.

Bon, j'en aurait encore pour un méchant bout...mais c'est assez! Prochaine fois, j'y vais avec les odeurs qui me rappel des lieux et des personnes.

Ensuite je ferai une liste des choses que je n'ai jamais acheté à l'épicerie.

Je vais me coucher..

lundi 3 mars 2008

Mais Jack, où es-tu?

Depuis le début de mon stage, ma vie est une ballade de Jack Johnson. Je ne marche plus, je gambade. J'ai du travaille (trop?), mais je m'amuse. J'ai des problèmes, des obligations...et je les voix. Mais ils ne m'atteignent pas. Je ne m'éternise plus pendant des heures à me dire que je devrais aller au gym: j'y vais et c'est tout. Je n'ai plus à régler mon cadran chaque soir: je le règle le lundi et il reste programmer à la même heure jusqu'au vendredi. Je me fais des lunchs, je mange des fruits, des légumes. En fait, c'est la routine. Fait longtemps que j'avais pas connu ça. 

Je me rends compte qu'une routine, ça libère l'esprit de beaucoup de décisions plates à prendre. "Kim, est-ce que tu viens nous rejoindre à telle place ce soir?" Avant, ma réponse à cette question aurait été: Hum...Ouin...je sais pas. Demain j'ai un cours. Est-ce que je devrais y aller, est-ce que je ne devrais pas? Et peu importe la décision que j'aurais prit, je me serais mal sentie toute la soirée, convaincue de ne pas avoir choisi la bonne option. Maintenant, je suis un robot: Non. Je ne peux pas. Demain, je travaille. 

C'est rendu que j'aime ça dire ça. C'est pas moi qui prend la décision. C'est la situation. Et la chanson de Jack Johnson continue..

Mais la, c'est la semaine de relâche. Si au moins c'était une vraie relâche..Mais non, j'ai du travail pour l'université à faire, et pour mon stage. Bref, je suis dans le jus. Et là, mon horaire est tout chamboulé. Tandis que je n'aurais d'envie de passer mon temps à dormir afin de récupérer le sommeil manqué au cours des dernières semaines, je dois planifier ma semaine et essayer d'être responsable. ARRRGH. Je me sens comme en fin de session. Moi qui pensais que c'était fini ce temps là. Jack, reviens, je vais mourir.